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PhotoEspaña 2017 / de Che Guevara à la petite robe noire


Avec 100 expositions et 514 artistes, à Madrid surtout, mais aussi ailleurs en Espagne, ailleurs en Europe et ailleurs plus loin, le festival madrilène s'est imposé comme un des événements les plus importants au monde dans le domaine des arts visuels. Cet été, PhotoEspaña fête sa vingtième édition.

Depuis 20 ans, PhotoEspaña se déploie dans les principaux musées de la capitale, dans les garleries d'art, les salles d'exposition, au Jardin Botanique... Et emmène le public à la rencontre des dernières tendances de la photographie internationale tout en convoquant les grands noms qui ont fait de la photographie un art et un langage à part entière. Cette nouvelle édition propose un programme en 62 lieux, de nombreux événements destinés au grand public et aux professionnels, et déborde généreusement du cadre !

Avec 60.000 visiteurs annoncés, PhotoEspaña est un événement artistique majeur en Espagne. Et il bénéficie d'une large reconnaissance dans les milieux autorisés...

Pas de thème pour cette année jubilaire, mais une carte blanche à Alberto García-Alix, le photographe déjanté de la Movida, qui se joint au fastueux programme avec La exaltación del ser, un magnifique trajet avec six artistes hétérodoxes qui ont, chacun à sa manière, été influencés par García-Alix : Anders Petersen, Paulo Nozolino, Antoine d’Agata, Pierre Molinier, Karlheinz Weinberger et Teresa Margolles. Six artistes qui "s'éloignent de la norme et se nourrissent d'intime et de passionnel".

Le circuit des pinacothèques à Madrid est long, riche et imprévisible... Le voici gonflé de quelques très belles digressions... Nous avons commencé notre parcours et nous retournerons, d'ici quelques semaines, pour plus... juste pour nous !

Café Lehmitz / Anders Petersen

31.05 > 17.09 / CentroCentro Cibeles - plaza de Cibeles 1, Madrid

C'était le lieu de rencontre de la pègre à Hambourg. Délinquants et indigents se croisaient dans un bar qui ne fermait jamais et où on n'était même pas obligé de consommer... Anders Petersen a été hypnotisé par l'atmosphère du Café Lehmitz : le Suédois a photographié, dans les années 1960, la vie des prostituées, des macs, des ouvriers, des travestis, des voyous. Café Lehmitz sera le studio de son premier travail d'auteur.

© Anders Petersen

En un círculo de Rebeldes / Karlheinz Weinberger

01.06 > 17.09 / Museo Nacional del Romanticismo - c/ San Mateo 13, Madrid

Dans les années 40, il signe quelques photos dans le magazine homo-érotique Der Kreiz, qui publiait George Platt Lynes et Herbert List. À la fin des années 50 et dans les années 60, Karlheinz Weinberger commence à faire poser chez lui les jeunes marginaux de Zurich, inadaptés à la correction suisse : rockers, loubards, prostitués exhibent blousons de cuir et gros ceinturons. Une compagnie interlope qui fascine et séduit le photographe. Pendant plus de vingt ans, Weinberger a portraituré ces jeunes gens qui, à la sortie de la Guerre, s'étaient forgé une garde-robe unisexe et... rebelle.

© Karlheinz Weinberger

Little Black Dress / Yolanda Domínguez

08.06 - 17.09 / Museo del traje, avda. Juan de Herrera 2, Madrid

Une "little black dress", en fashionista, c'est une robe noire, courte et adaptable à toutes les situations, que toutes les femmes devraient posséder. Pour cet amusant et questionnant projet, Yolanda Domínguez a fait enfiler une robe noire taille 38 à des femmes de toutes les tailles et de tous les âges. Toutes adoptent la même attitude de force et de fierté de leur corps. Une manière de défier ce modèle unique et imposé face à la diversité des corps des femmes.

Avant de voir les photos, on doit passer par une cabine d'essayage et une allée de miroirs... Complexes, désirs, culpabilité, acceptation...

Elliott Erwitt, Cuba

01.06 > 31.07 / Real Jardín Botánico, plaza de Murillo 2, Madrid

En 1964, déjà bankable, le photographe américain voyage à Cuba, pour l'agence Magnum. Il accompagne Fidel Castro et Che Guevara pour le magazine Newsweek. Ce sera le début des icônes au Che ! Elliott Erwitt est retourné dans la grande île de la Caraïbe en 2015, à 87 ans, et a observé l'évolution du pays et de ses habitants.

Cette très belle exposition montre des clichés des deux voyages et coincide avec la présentation du projet de Elliott Erwitt, Havana Club 7 Fellowship, un bourse internationale pour photographes documentaires.

© Elliot Erwitt

Sorolla en su paraíso (Sorolla dans son paradis)

07.04 > 01.10 / Museo Sorolla, paseo General Martínez Campos 37, Madrid

Encore du vieux, mais du beau ! C'est quand même l'époque où s'invente le langage de la photographie. Sorolla a été photographié par les professionnels les plus en vue de son époque. Sa stature de peintre génial et de gloire nationale attiraient du beau monde...

Cette exposition reconstitue l'univers créatif de Joaquín Sorolla et le monde culturel et artistique español de la période qui va de la Révolution de 1868 à la Dictature de Primo de Rivera, pendant laquelle le peintre luministe a laissé s'épanouir tout son talent.

L'occasion aussi de découvrir un musée magnifique hors des pistes touristiques.

Le programme de PhotoEspaña est réparti en deux sections : l'officielle et le Off. La section officielle, 22 expositions, présente le travail de photographes comme Elliott Erwitt, Peter Fraser, Cristina García Rodero, Minor White, Gabriele Basílico ou Carlos Saura. Le Off comprend des travaux de : Roger Ballen, Pilar Pequeño, Marina Núñez, Alberto García-Alix, Alex Webb & Rebecca Norris Webb, Catalá-Roca, Marta Soul, Cristina Macaya...

La nouvelle génération a ses espaces dédiés : la Sala Canal de Isabel II, avec Un cierto panorama - reciente fotografía de autor en España (plus de 50 artistes pour les tendances actuelles en Espagne); la Casa de América, avec Confluencias : 10 años de Trasatlántica (19 artistes); le Centro Cultural de la Villa, avec l'exposition Pensar en el futuro.

En marge des expositions, le programme se penche sur le concept et la problématique de l'image à travers une série d'initiatives d'opérateurs artistiques et culturels : ateliers à destination des enfants, jeunes et professionnels, masterclasses de photographie urbaine, ateliers de photo avec téléphone, rencontres, débats, visites guidées, forum où photographes et public peuvent se rencontrer, projections en plein air... permettent à chacun d'approfondir sa culture visuelle.

À noter !

La proposition de la Filmothèque espagnole, qui s'interroge sur la nécessité du réel dans un futur fait d'images virtuelles par des programmes de plus en plus autonomes : six sessions, nommées Desiertos de lo real (Déserts du réel), à Ciné Doré.

PHotoESPAÑA a invité quatre artistes à intervenir dans l'espace énigmatique du Jardin Botanique de Madrid, centre névralgique du festival : projections lumineuses, installations sonores et visuelles, cartes photographiques... Le 10 juin en soirée !

PHotoESPAÑA

31.05 > 27.08, surtout à Madrid !

www.phe.es

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