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Amusant, étonnant, cosmopolite, festif, ouvert, animé le jour et agité la nuit. Branché et diversifié mais planté dans les traditions madrilènes, Chueca après la chute de la dictature est devenu le quartier gay mainstream de Madrid, mais pas que. La vie artistique s'est installée ici, ainsi que, à deux pas de la trop chique (et trop chère) Salamanca, un spot de shopping.

Chueca

Drapeaux de fierté

La Movida, c'est un peu passé, mais le quartier reste un des plus agréables de Madrid. On aime ses boutiques, ses bars, ses restos. Et on s'amuse de la faune qu'on croise, des beaufs en beuverie, des gays et des lesbiennes en croisière et des locaux venus prendre du bon temps dans ses vieilles rues colorées.

Un quartier mal famé qui a bien tourné, qui s'est renouvelé complètement tout en gardant ses habitant·e·s, dont certain·e·s, né·e·s dans l'une ou l'autre de ses maisons, voient passer les gay prides en souriant, ou maudissent les barmen qui les empêchent de dormir la nuit...

Les rues ne sont jamais vides, à n'importe quelle heure, on rencontre du monde, des Anglaises qui vomissent, des garçons qui s'embrassent, des vieux qui disent du mal, et un tas de gens qui résistent aux clichés... comme presque partout à Madrid.

Avec la movida, les artistes ont repris leurs aises à Madrid. Chueca, comme Malasaña, a été lieu d'avant-gardes. Aujourd'hui, avec de nombreux musées, des galeries, des librairies, des espaces de création plus une architecture typée, entre immeubles sans le sou et façades de soirée, l'art fait partie de l'ADN du quartier.

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Chueca a le caractère bien trempé, des sautes d'humeur appuyées, un charme ravageur et une force qui doit lui venir de son hétéroclite population. Un très beau terrain d'aventures !

La vie s'organise autour de la plaza de Chueca et de celle de Vazquéz de Mella (et de leurs terrasses toujours bondées), et de la calle de Hortaleza. 

Et il y a Las Salesas, un quartier dans le quartier, pour les boutiques de mode indépendantes. Si vous avez du temps et la carte qu'il faut...

Plaza de Chueca

Vous avez compris, c'est le cœur de la ruche. Principalement des bars et des terrasses, le rendez-vous lgbtq+ de Madrid. La place en soi n'a pas beaucoup d'intérêt, en tout cas d'un point de vue patrimonial ou esthétique. Mais c'est là que commence la soirée et que se termine la nuit.

Un bar nous plait particulièrement, la Taberna de Angel Sierra, avec sa déco traditionnelle et le mélange absolu des genres qu'elle brasse du matin à la nuit.

Quelques boutiques.

Et la station de métro du même nom.

Drapeaux de fierté
madrid, chueca

Palacio de Longoria

Du Modernisme catalan à Madrid, c'est assez rare. D'habitude, on est fans de ça ! Mais celui-ci, on ne le trouve pas vraiment très beau, vu de dehors. C'est juste étonnant, c'est moderniste, art nouveau si vous préférez, donc assez tarabiscoté, des formes végétales, de la vie... pour une pâle copie de Gaudi.

Mais l'intérieur vaut d'essayer d'entrer ! C'est  le siège de la Société Générale d’Auteurs (SGAE), ce n'est dont pas un musée... Visites lors des journées du patrimoine.

c/ Fernando VI 4, Madrid

Calle Hortaleza

La parallèle rebellle de la commerçante Fuencarral est une des rues principales de ce quartier. Canaille et négligée mais hypnotique. Populaire et si longue qu'elle traverse plusieurs personnalités très diverses, de la turbulente Red de San Luis (le croisement avec Gran Vía) à la presque chique plaza de Santa Bárbara.

Un vieux tracé, de la capitale au village de Hortaleza, lui donne son nom. Un axe creusé par les allées et venues des marchands, depuis toujours, qui ont sans doute fait sa diversité.

On commence, côté centre, par des fast foods (kebabs, etc.), des épiceries asiatiques, des pensions bon marché, des boutiques bon marché, des boites gay et encore quelques commerces anciens, survivants, comme la librairie Pérez Galdós et la pâtisserie Horno de San Onofre.

 

Un peu plus haut, l'étonnant siège de la COAM, le Collège Officiel des Architectes de Madrid. Et juste à côté, l'Église de San Antón, le temple le plus surprenant de la ville, ouvert 24 heures sur 24 pour accueillir les sans-abris notamment, qui propose le wifi à ses visiteurs, qui bénit une fois par an les animaux de compagnie et qui prétend posséder une relique de saint Valentin. Juste en face, un ancien couvent qui abrite le siège de l'UGT, le syndicat socialiste espagnol.

Si on continue vers le Nord, à mi-rue, le décor change : boutiques de design, façades bourgeoises. Aux numéros 106-108, un immeuble à appartements de luxe signé en 1915 par Joaquín Saldaña comme le sommet de la transformation radicale de cette rue, qui s'ouvre enfin sur la belle plaza de Santa Bárbara.

casa de lagartos

Casa de los Lagartos

la Maison des Salamandres, de style Sécession viennoise,  est particulière à plus d'un titre.Dans ses proportions étonnantes : elle fait 5 mètres de profondeur de la façade avant à la façade arrière. Et ça a bien sûr été un défi pour l'architecte Benito González del Valle. Mais c'est vers le haut qu'il faut regarder, parce que de toute façon vous ne pourrez pas entrer... La façade est ornée de salamandres qui semblent vouloir prendre le soleil... 

c/ de Mejía Lequerica 1, Madrid

Musée du Romantisme

L'ancien petit palais du Marquis de Matallana, construit en 1776, qu'on visite comme on visiterait une maison (de riches) : salle de danse, salons, fumoir, boudoir... Une intéressante collection de peintures, de mobilier et d’arts décoratifs du 19° siècle. Elle nous parle de la vie culturelle, politique et quotidienne du Madrid Romantique. Quinze pianos, du mobilier et le pistolet avec lequel le dramaturge Mariano José de Larra s'est suicidé.

c/ San Mateo 13, Madrid

Salon dans le musée du romantisme à Madrid
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Las Salesas

Boutiques de mode et design, librairies, épiceries fines, théâtres et galeries d'art. Un parc, un palais. Et une très belle architecture bourgeoise fin 19°. 

Las Salesas, c'est tout un quartier ! Autour de l’église de Las Salesas Reales, un ancien couvent, ce spot commercial et culturel se noie dans un dédale de jolies petites rues. Il est conseillé de s'y perdre. 

calle-libertad-madrid

Calle de la Libertad

Elle borde l'infame Mercado de San Antón. C'est la rue des bons restos du quartier. Ses étroits trottoirs sont piétinés tous les week-ends par des milliers de Madrilènes et de touristes qui se rendent à la néotaverne de Celso y Manolo. Ou au très chic Bazar. Ou au Libertad 8, pour prendre un café en écoutant de la poésie... 

À part pour bien manger, elle n'a aucun intérêt...

Librairie Berkana

La plus ancienne librairie lgbtq+ d'Espagne, ouverte en 1993 ! Un catalogue fourni de littérature, poésie, essais, livres d'art, de photographie, BD, DVD, magazines, guides lgbt, musique... 

Des ouvrages sur la sexualité, quelques-uns en français et en anglais. Et à l'étage, un petit café qui accueille régulièrement des événements culturels. 

Sourire en option.

c/ Hortaleza 64, Chueca, Madrid 

Façade de la librairie Berkana à Madrid
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La Duquesita

Elle avait fermé, elle a rouvert, après une petite cure de jouvence. Cette pâtisserie a plus de cent ans ! On y a tourné plusieurs films d'époque. A part ça, c'est une maison de tradition et de grande qualité, réputée à Madrid, dirigée par le multi-primé Oriol Balaguer. Viennoiseries, gâteaux, chocolats... Tout est artisanal, délicieux, et rien que les emballages valent le détour. 

c/ Fernando VI 2, Chueca, Madrid 

Piscine de l'Hôtel Oscar

Posée sur le toit de l'Hôtel Oscar, cette piscine est un morceau de bonheur dans le ciel de Madrid, surtout en pleine canicule, même si ce bonheur est parfois un peu bruyant.

Vue à 360 degrés sur Madrid, lits balinais, chaises longues, bar bien sûr, ambiance lounge... Ce n'est pas exactement ce qu'on préfère en général, mais un peu de luxe avant de regagner la vraie vie... 

plaza Vazquez de Mella 12, Chueca, Madrid

hotel oscar
madrid, chueca

Plaza del Rey

Cette place dissimulée est un des coins les plus tranquilles du centre ville, où se poser pour un café interminable par exemple.

 

Elle a notamment abrité un cirque. Elle a une longue histoire, elle a changé de nom à plusieurs reprises. Le roi qu'elle honore depuis 1835 devrait être Felipe II. Aujourd'hui, elle fait partie du circuit de la gay pride de Madrid et aussi de la Nuit des livres.

Ne pas rater la Maison aux 7 cheminées, un des plus vieux bâtiments de la ville, aujourd'hui siège du ministère de la culture. Et les quelques bars et restos qui la bordent.

Avant tout ça

Le quartier doit son nom au compositeur de zarzuelas Federico Chueca, et pas à la station de métro du même nom. Et une zarzuela, c'est une sorte d'opérette mais en espagnol.

 

Dans les années 1970, Chueca, c'est pas mal de trafic de drogues, donc un sentiment d'insécurité qui mènera à une classification à la baisse de tout le quartier. Les immeubles se dégradent et certains en profitent pour s'installer à peu de frais : des bars qui vont attirer une nouvelle clientèle, celle qui n'a pas peur de sortir la nuit... Et des artistes qui suivent les bars... C'est la Movida, un vent de liberté pousse la jeune démocratie à sortir de ses gonds.


Mais avant que ça ne se gentrifie durablement dans les années 1990, les homos avaient pris la pouvoir à Chueca... Certains des établissements pionniers y sont d'ailleurs toujours en vie, comme le Black & White ou la librairie Berkana. Le quartier va ensuite bénéficier de l'évolution urbaine et d'une politique de requalification de la mairie, qui en fera l'antichambre branchée du grand Madrid.

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