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Malasaña

quartier rebelle bohème de Madrid, entre cafés et friperies

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Ici, on ne fait pas semblant. On vit fort, on parle haut, on sort tard. Entre murs tagués, cafés vintage, boutiques créatives et places où traîner, Malasaña reste le quartier bohème qu’elle a toujours été, libre, jeune, un peu foutraque, profondément castiza. Ancien bastion de la Movida madrilène, must de la nuit à Madrid, aujourd’hui repaire d’artistes, spot de friperies, de bars improbables et d’amours passagères, Malasaña, à deux pas de la Gran Vía, est ce lieu où tout le monde se croise. C’est la rue qui bat. Et elle bat fort.

🗺️ Au programme de cette balade dans Malasaña :

des places pleines de vie (la paisible plaza de Comendadoras, aux airs de village, et celle de Dos de Mayo),
des églises surprenantes (la Buena DichaSan Antonio de los Alemanes),
des rues à l’architecture discrète ou vibrante (NoviciadoEspíritu Santo),
les meilleures boutiques de fripes et créateurs indépendants,
et Conde Duque, pour l’art, la musique et l’air libre.

Yeux fermés

Malasaña : entre Movida, botellones et boutiques vintage

Un beau capharnaüm, entre Gran Vía et la rue Fuencarral, en plein cœur de Malasaña à Madrid.

C’est le berceau de la Movida madrilène, où aujourd’hui, les groupes d’ami·es et les familles viennent flâner dans le quartier tous les jours de la semaine. Une ambiance décontractée de rues semi-piétonnes, concept stores à Madrid, boutiques vintage, librairies indépendantes, barbiers, restos végétariens, galeries d’art, épiceries, magasins de déco, bars branchés et bistros de quartier. Une population de plus en plus jeune croise les natif·ves, autour des Plaza del Dos de Mayo - où, d’après le Sunday Times, il y a des choses à faire tout le temps - et San Ildefonso.

 

C’est le quartier central de la vie nocturne à Madrid. Autour des terrasses, prises d’assaut dès la sortie des bureaux, les plus fauché·es se retrouvent autour de botellones et de milongas en plein air. Sa réputation de quartier qui ne dort jamais n’est pas usurpée. Mais Madrid, c’est comme ça.

Malasaña n’est pas seulement un quartier emblématique de Madrid. C’est aussi son histoire - et peut-être un peu son avenir. En tout cas, Malasaña, c’est pour nous la zone de la capitale qui assemble le mieux hier et aujourd’hui, entre maxi-cosys et punks à chiens, dans une cohabitation douce et facile.

Femme âgée vêtue de manière extravagante

Le quartier de la nuit

"Les rues sont pleines de gens de toutes sortes, c'est resté le quartier de la Movida. Mais c'est un vieux quartier populaire, même si certains immeubles paraissent plus bourgeois. Moi, je suis ravie d'être née ici."

—  Rosi, habitante depuis 1943

Plaza Dos de Mayo · place emblématique du quartier

Sur la Plaza Dos de Mayo, on ne sait jamais très bien à quelle terrasse on est assis. Les tables se chevauchent, les conversations s’entremêlent. Le matin, on y vient pour le calme, un journal, un café. Le soir, c’est une autre affaire : les chaises se disputent à vue, et les serveurs gardent le cap — plus ou moins.

À l’angle avec la calle San Andrés, un petit marché s’installe à partir du jeudi. Une poignée de stands, toujours les mêmes visages. Affiches défraîchies, vinyles fatigués, plantes en pot, artisanat d’ailleurs, fringues d’avant. Les vendeurs sont à la hauteur : mi-rock, mi-récup, un rien désinvoltes.

Et puis, il y a ce qu’on ne voit pas tout de suite. Le 2 mai 1808, ici même, les Madrilènes se sont soulevés contre les troupes napoléoniennes. L’ancien parc d’artillerie de Monteleón occupait alors la place. Daoíz et Velarde, officiers tombés ce jour-là, donnent leurs noms au monument central. Un fragment d’histoire pris dans le mouvement lent des cafés et du temps qu’il fait.

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Vitrine du snack Greek and Shop à Madrid

Calle del Espíritu Santo : histoire, créativité et âme de Malasaña

Au cœur de Malasaña, la calle del Espíritu Santo est une rue pavée pleine de vie, avec ses friperies, cafés végétariens, librairies et boutiques de créateurs.

Avec une petite odeur de soufre. Son nom remonte au XVIIe siècle, quand plusieurs maisons habitées par des habitant·es "peu recommandables" furent frappées par une foudre... divine, commémoré par une croix du Saint-Esprit.​ Dans les années 90, on retrouvait sous le porche du n° 23 le corps sans vie d’Enrique Urquijo, icône de la scène post-Movida, victime d’une overdose.

Aujourd’hui, la rue attire une nouvelle génération d’artisans et créateurs, qui incarnent le renouveau de l’esprit authentique et créatif de Madrid.

Façade d'un bar à Madrid

Plaza de las Comendadoras : une bulle tranquille au cœur du Madrid baroque

Sur cette belle place de Madrid, légèrement à l’écart de l’agitation du centre, on trouve une église récemment rénovée : l’Iglesia de las Comendadoras de Santiago, joyau discret du baroque madrilène, connue pour sa façade sobre et son calme intérieur. Elle vaut le détour, ne serait-ce que pour souffler deux minutes dans un quartier qui bouge.

La place tire son nom des Comendadoras, ces religieuses de l’Ordre de Santiago qui occupaient le couvent attenant depuis le XVIIe siècle.

Autour, des jeux pour enfants, des bancs à l’ombre, des façades claires baignées de soleil. Et surtout, plusieurs bars populaires de Malasaña : Café Moderno pour le vermouth, El Cangrejero pour les bières bien tirées, Café Federal pour les petits-déj tardifs.

En journée, la place reste tranquille, presque confidentielle. Le soir, elle s’anime. Située entre Conde Duque et la plaza del Dos de Mayo, elle devient un passage-clé des jeunes Madrilènes, qui y débutent la soirée avant de filer plus loin.

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Shopping vintage et friperies à Malasaña

Malasaña reste l’un des meilleurs quartiers de Madrid pour chiner des vêtements vintage et faire de bonnes affaires en seconde main. Les friperies les plus courues se concentrent autour de la calle Velarde et de la calle del Espíritu Santo, devenues de véritables repères pour les amateurs de style rétro.

Entre deux portants, on croise aussi des boutiques de jeunes créateurs, des librairies indépendantes et quelques vitrines au charme fou, parfaites pour une promenade shopping hors des circuits classiques.

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Calle Noviciados, le secret bien gardé du centre de Madrid

La Calle Noviciados, c’est cette petite rue insoupçonnée à deux pas des tours massives de la Gran Vía. Son nom vient des novices (les "noviciados") d’un ancien couvent qui s’y trouvait, un clin d’œil discret à son passé religieux.

Un contraste inattendu entre façades colorées, maisons basses et bars branchés, à l’écart de la frénésie touristique. Ici, on trouve des commerces typés, des cafés cools et une ambiance presque de village, tout près du quartier culturel de Conde Duque.

Peu fréquentée, cette rue est idéale pour une pause décontractée ou un verre entre locaux. On y découvre aussi le temple protestant de Madrid, un édifice néogothique du XIXe siècle, discret mais chargé d’histoire, qui apporte une touche spirituelle et architecturale unique au quartier.

C’est aussi un passage discret qui relie le cœur vibrant de Malasaña à la Gran Vía, parfait pour découvrir un Madrid plus authentique et moins formaté.

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conde duque

Conde Duque : la métamorphose d’une caserne militaire en cœur culturel vibrant de Madrid

La reconversion du fort militaire de Conde Duque en centre culturel polyvalent est l’un des projets phares de Madrid ces trente dernières années.

Avec ses 60 000 m², ce lieu vibrant propose une programmation éclectique : théâtre, expositions, et deux vastes patios qui, l'été, s'animent au rythme du cinéma en plein air, de concerts et d'afterworks branchés.

Ancienne caserne de la garde royale, construite entre 1717 et 1730 pour Philippe V, premier Bourbon d’Espagne, Conde Duque est un chef-d'œuvre de l'architecture madrilène baroque, juste avant l’arrivée du style italien qui marque le Palais Royal.

Le centre abrite une bibliothèque et un café très apprécié des locaux, idéal pour une pause entre deux visites.

c/ Conde Duque 11, Madrid 

Église de la Buena Dicha à Malasaña : histoire, architecture et légende

L’église moderniste de la Buena Dicha, construite en 1917, est un joyau caché au cœur de Malasaña, Madrid. Sa façade unique mélange habilement éléments gothiques et influences mudéjares, offrant un décor architectural rare dans la capitale espagnole.

Le nom Buena Dicha, qui signifie "bonne fortune" ou "bonheur", puise ses racines dans l’histoire du quartier. Selon une légende locale, une croix appelée croix du Saint-Esprit, ornée d’une colombe, aurait été élevée ici après que plusieurs maisons du voisinage eurent été frappées par la foudre à l’époque de Felipe III. Cette anecdote populaire symbolise la protection divine dont aurait bénéficié la zone, même si elle ne figure pas dans les archives officielles.

À l’intérieur, l’église conserve une belle chapelle dédiée à la Vierge de la Miséricorde, avec un ensemble sculpté du XVIIe siècle, ainsi qu’une splendide coupole bleu ciel qui inonde l’espace d’une lumière douce et apaisante.

Érigée sur le site d’un hospice fondé en 1594, l’église de la Buena Dicha est aussi le lieu où fut inhumée Manuela Malasaña, figure emblématique du soulèvement populaire madrilène du 2 mai 1808 contre l’occupation napoléonienne. Son nom a donné celui du quartier qui l’entoure.

c/ de Silva 21, Malasaña Madrid

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Fresque dans l'église San Antonio de los Alemanes

San Antonio de los Alemanes
chef-d’œuvre baroque méconnu de Madrid

Dans une ruelle tranquille de Malasaña, l’église San Antonio de los Alemanes passe presque inaperçue. Et pourtant, c’est l’un des lieux les plus spectaculaires de Madrid.

Construite au XVIIe siècle sous Felipe III pour accueillir des pèlerins portugais, elle fut offerte aux Allemands catholiques par la reine Mariana d’Autriche, après la séparation du Portugal. D’où son nom.

Elle conserve son plan ovale unique et une sobriété extérieure typique du baroque madrilène. Mais l’intérieur est tout autre : un choc visuel, un délire pictural à 360°, signé Francisco Ricci, Carreño de Miranda et Luca Giordano. Fresques sur coupole, murs et voûtes – tout y est peint. Une immersion baroque totale, parfois comparée à une « Chapelle Sixtine madrilène ».

Aujourd’hui, le lieu est géré par la Real Hermandad del Refugio, toujours active, et se visite en semaine. Musée, crypte et sacristie complètent la visite.

Visites le matin.

corredera Baja de San Pablo 16, Madrid

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Musée du Romantisme à Madrid — Plongée intime dans le Madrid du XIXe

Installé dans l’ancien palais du Marquis de Matallana, construit en 1776, le Musée du Romantisme invite à plonger au cœur de la vie culturelle, politique et quotidienne du Madrid romantique. Plus qu’un simple musée, c’est une maison bourgeoise où l’on découvre salons élégants, boudoir, fumoir et salle de danse, des espaces qui racontent avec finesse une époque empreinte de passions et de contrastes.

La collection rassemble un riche ensemble de peintures, mobilier et arts décoratifs du XIXe siècle, sans oublier une curiosité musicale : une quarantaine de pianos, témoins sonores d’un temps où la musique occupait une place centrale dans la vie quotidienne.

Parmi les objets marquants, figure le pistolet ayant appartenu au dramaturge Mariano José de Larra, symbole tragique d’une époque romantique marquée par la tension entre idéal et réalité.

Le musée offre ainsi une expérience immersive et authentique, permettant de saisir la complexité et la richesse du Madrid du XIXe siècle, entre élégance et mélancolie.

 

c/ San Mateo 13, Madrid

Calle del Pez
le cœur vibrant d’un Madrid bobo et underground

On a mis du temps à trouver la petite rue du Poisson, qui refuse toujours de se livrer complètement. Ici, l’air est chargé d’un mélange d’authenticité madrilène et de bohème raisonnable. On y croise surtout des locaux qui aiment leur quartier, mais les visiteurs bien élevés qui prennent le temps de comprendre sont acceptés — à condition de savoir rester discrets.

Entre restos bien choisis, bistrots sans prétention, boutiques pointues, barbier bio et une galerie qui fait le pont entre tradition et modernité, la calle Pez sait garder une certaine élégance, sans verser dans le cliché.

C’est aussi là qu’on trouve la mystérieuse sculpture de l’étudiante anonyme (un hommage à la première femme qui a intégré l'université de Madrid, déguisée en homme), une bouquinerie où l’on se perd volontiers, et le mythique Palentino, un bar de copas qui a vu défiler la movida madrilène — ce bouillonnement culturel qu’on raconte toujours un peu trop, mais qui n’en reste pas moins réel.

La rue n’est pas sans défaut : plusieurs immeubles en friche attendent leur destin, aux mains des promoteurs, mais en attendant, ils servent de toile aux street-artistes et abritent quelques habitants qui cultivent un jardin inattendu en plein cœur de la ville.

On y revient, souvent, pour ce petit parfum de vie urbaine qui refuse de se laisser totalement dompter.

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Le Teatro Flamenco — Flamenco urbain, entre tradition et modernité

Le Teatro Flamenco s’affirme comme le premier théâtre à Madrid dédié exclusivement au flamenco, un espace pensé pour offrir un cadre professionnel et respectueux de cet art intense, proposant une expérience différente de celle des tablaos traditionnels.

Madrid, capitale du flamenco urbain, est devenue un passage obligé pour les artistes qui veulent faire entendre leur voix avec puissance et authenticité. Parmi ceux qui sont passés par cette scène emblématique, on compte des figures majeures comme Sara BarasMiguel Poveda ou Israel Galván, qui y ont trouvé un écrin à la hauteur de leur virtuosité.

Ici, tradition andalouse et énergie urbaine se mêlent dans un spectacle soigné, où la sueur et l’émotion sont à l’honneur, dans un confort qui respecte autant le public que les artistes.

Vous trouverez aussi dans les bars et tablaos de quartiers comme Lavapiés une autre facette du flamenco, plus spontanée et populaire, essentielle à la vie culturelle madrilène.

c/ Pez 10, Madrid

C'est une couturière qui a donné son nom à ce quartier : à l'âge de 17 ans, Manuela Malasaña Oñoro fut une des victimes du Soulèvement du 2 mai 1808 contre les troupes de Napoléon. Comme beaucoup de jeunes Madrilènes, elle participa à la défense du Parc d'Artillerie de Monleón (actuelle plaza de Dos de Mayo). Elle fut exécutée parce qu'on avait trouvé une arme dans sa besace. Il s'agissait d'une paire de ciseaux...

En 1981, les jeunes de Malasaña se soulevaient contre la tentative de coup d’État militaire. S'en suivirent des manifestations dans tout Madrid. Et la victoire de la Démocratie.

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