Chamberí
À l'écart du tourisme, voici un quartier traditionnel au cœur de Madrid, avec quelques beaux musées et un important legs architectural de l’aristocratie des siècles passés, un Madrid sans artifices.
Ce nom qui ressemble à une étape sur la route des sports d'hiver... Ce nom est entouré de plusieurs légendes.
La première : pendant le soulèvement de Dos de Mayo (2 mai 1808), le régiment de Chambéry (armée de Napoléon Ier) s'était installé sur l'actuel emplacement de la plaza de Chamberí.
Autre version : Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, femme du roi Philippe V d'Espagne, qui avait grandi à Chambéry, aimait à flâner de ce côté, qui lui rappelait la cité ducale savoyarde.
Troisième hypothèse : Marie-Barbara de Portugal, femme de Ferdinand VI d'Espagne, a poussé son royal mari et tout ce qui comptait alors à créer le Couvent de la Visitation ou Couvent des Salésiennes royales, occupé par des sœurs salésiennes de Chambéry.
MUSÉE SOROLLA
Ce superbe musée présente l'œuvre de Joaquín Sorolla y Bastida, de la famille des impressionnistes. Plus précisément, les Espagnols le qualifient de luministe, pour la célébration de la lumière. D'autres le considèrent comme un néoimpressionniste. On ne va pas se battre...
On trouve ses tableaux plutôt très beaux, et le musée en soi, la maison du bonhomme, dans les quartiers chics de Chamberí, est vraiment un endroit splendide, niché dans un jardin d'inspiraiton orientale, avec deux fontaines qui vous offrent leur fraîcheur pendant la canicule du milieu de l'Espagne... Deux cents cinquante tableaux dans le salon, la salle à manger, et la décoration originale de la famille, éclectique.
Paseo del General Martínez Campos 37
Plaza de Olavide
Centre névralgique du quartier, la plaza de Olavide, à Trafalgar, est une accueillante place avec un grand jardin et quelques terrasses autour, c'est le lieu de réunion habituel des gens du quartier, toutes générations et tous styles mélangés, des rombières aux zazous. On vient ici pour le petit déjeuner, pour l'apéritif, pour manger des tapas...
En été, on profite de l'ombre et de la fraîcheur des arbres. Nous, on s'y cache des heures entières, avec livres et tintos de verano (un délicieux mélange de vin rouge et de citronade...).
expositions
Sala Canal de Isabel II
À l'écart du centre, et des sentiers battus, la Salle Canal de Isabel II est consacrée à la création photographique et audiovisuelle contemporaine, des artistes stars internationaux·les à la relève espagnole. Elle est notamment un des lieux-phares du festival PHotoEspaña, ainsi que de la Fashion Week Madrid, avec à chaque édition un focus sur un grand créateur de mode.
Un esapce atypique puisqu'il s'agit d'un ancien château d'eau (Canal de Isabel II est la société des eaux madrilène), construit entre 1907 et 1911 par Ramón de Aguinaga (architecte) et Diego Martín Montalvo (ingénieur).
Style éclectique pour cette structure circulaire en briques, restaurée et transformée en salle d'exposition en 1986 par les architectes Javier Alau et Antonio Lopera.
c/ Santa Engracia 125, Madrid
photo : Álvaro López del Cerro © Madrid Destino
Marché de Vallehermoso
Avec une structure architectonique totalement novatrice, ce marché couvert construit en 1930 est un événement dans la petite histoire des centres commerciaux. Déjà que sa façade rouge et rose ne passe pas inaperçue.
Depuis 2017, le marché s'est embobotisé grâce à la présence permanente de producteurs locaux (bio, etc.) au rez : 22 échoppes qui proposent de l'alimentation de qualité à bon prix (on évité les boucheries et les poissonneries mais on s'éternise chez les marchands de primeurs, les boulangers, le crémier...). Le marché zone comprend un espace de dégustation, et propose des animations toute l'année.
c/ Vallehermoso 36, Madrid
Fundación Francisco Giner de los Rios
En Espagne, l'école et l'église... Francisco Giner de los Ríos (1839 -1915) est le fondateur de l'Institution libre d'enseignement (Institución Libre de Enseñanza). Et un personnage clef qui a eu une influence sur l'intégration en Espagne des idéaux libéraux des Lumières, du radicalisme laïque français, dont s'inspireront les intellectuels républicains. C'est bien, mais ce qui nous intérsse surtout, c'est l'architecture extraordinaire du siège de sa fondation !
Hospital de Maudes
Antiguo Hospital de Jornaleros de San Francisco de Paula, plus précisément !
En 1906, Dolores Romero y Arano, riche veuve de l'entrepreneur Francisco Curiel, consacre une partie de sa fortune à la construction d'un hôpital gratuit pour les travailleurs journaliers, qui forment alors le gros des forces laborieuses... Elle dédie son œuvre à saint François de Paule. Et charge Antonio Palacios et Joaquín Otamendi Machimbarrena de l'élaboration des plans. Ils en feront un des bâtiments emblématiques du Modernisme espagnol.
Un modèle panoptique des prisons de l'époque, un octogone spectaculaire organisé en quatre nefs disposées autour d'un patio.
Depuis 1986, le bâtiment abrite la Communauté de Madrid. On ne le visite pas mais en faire le tour vaut le déplacement !
calle de Raimundo Fernández Villaverde 18, Madrid
École des Mines
Escuela Superior de Ingenieros de Minas y Energías. Encore un magnifique gâteau néoclassique ! On devait le construire dans le parc du Retiro, au milieu des arbres et des canards... il s'est retrouvé dans le chic Chamberí.
Dessiné en 1884 par l'architecte Ricardo Velázquez Bosco, le bâtiment magnifie les arts décoratifs, en façades comme à l'intérieur. Une image belle et singulière qui met en scène l'acier, le bois, le verre et la pierre.
Et c'est toujours une école, où l'on étudie et où l'on donne des fêtes somptueuses ! Des anciens étudiants nous ont raconté avoir eu un peu de mal certains matins en retrouvant ce bijou noyé dans la bière et le vomi...
Calle de Ríos Rosas 21, Chamberí, Madrid