PARCS ET JARDINS
L'été madrilène est sans pitié, surtout si on a l'habitude de latitudes plus douces... Si votre hôtel n'a pas la climatisation, c'est bien pour la planète mais vous aurez besoin de verdure à l'heure de la sieste !
Des parterres du Palais Royal à la réserve de chasse de Philippe II, voici Madrid côté jardins.
Parc de l'Ouest
chamberí
Ce vaste parc s'étend sur le côté Ouest de la cité universitaire. Le maire de Madrid Alberto Aguilera a commandé sa création en 1906 pour offrir aux Madrilènes un lieu où prendre l'air frais au moment du boom industriel.
Il a subi de nombreux dégâts durant la Guerre Civile (1936-1939), pendant le siège de Madrid mais petit à petit, sculptures, fontaines, ruisseaux et sentiers ont été rénovés. En 1958, une splendide roseraie l'enrichissait, les Jardines de la Rosaleda.
Côté sud-est, il y a le Templo de Debod, temple égyptien du 2°siècle avant J-C, démonté pièce par pièce et offert à l’Espagne par le Gouvernement égyptien lors de la construction du barrage d’Assouan (il était situé dans la zone inondable). Et la station du Teleferico menant à la Casa de Campo.
Si vous voulez vraiment quitter la pollution et l'agitation urbaine pour quelques heures ou pour la journée, c'est idéal ! (Prévoyez un pique-nique et ne laissez pas vos déchets derrière vous !)
Plaza de Oriente
los austrias
C'est plus un grand parterre qu'un parc. Juste en face du Palais Royal, un espace planté d'arbres et d'arbustes rigoureusement taillés, des allées tracées au compas, des massifs de fleurs, des bancs où les touristes terrassés par la chaleur échouent l'un après l'autre et quelques sentiers à l'ombre.
Et une longue allée de statues des rois d'Espagne. En face du palais, l'opéra de Madrid ferme le jardinet. Et quelques terrasses de cafés bien chiques. ("Juste un café.")
La plaza de Oriente n'offre ni calme ni fraîcheur mais on aime bien aussi les jardins ornementaux.
Jardin du prince d'Anglona
la latina
Le jardin suspendu du palais du prince d'Anglona est un bijou, bien caché par de hauts murs, à côté du restaurant (recommandé) Palacio d'Anglona, qui s'est installé dans le palais (d'Anglona, vous avez compris). C'est la Ville de Madrid qui le réhabilitera en 1978 après un siècle d'abandon.
Commande des marquis de la Romana à Xavier de Winthuysen, concepteur de jardins du 18° siècle, sa structure d'origine est intacte : 800 mètres carrés de néoclassicisme, avec des touches caractéristiques des jardins hispano-arabes. Quatre parterres formant une croix rigoureuse, des petites haies de buis, une fontaine haute en pierre polie, des allées en briques posées sur le chant. Un chemin protégé par une pergola recouverte d'une roseraie. Une tonnelle de fer. Le tout posé sur un terre-plein artificiel surplombant la calle de Segovia.
Et des bancs, qui sont le plus souvent disponibles ! Un luxe dans le cœur palpitant du vieux Madrid !
plaza de la Paja 6, Madrid
Jardins de Sabatini
los austrias
C'est un faux ! Une imitation du style classique, "créée" dans les années trente et inaugurés après la Guerre Civile à l'endroit qu'occupaient les écuries royales, construites par Sabatini, d'où leur nom. Il a en outre bénéficié des incroyables travaux de rénovation de la plaza de España sa voisine, et de l'axe relie enfin cette place au palais royal.
Ce n'est pas notre parc préféré, mais on y passe de toute façon pour aller au Palais Royal (dont il est une extension), et parfois, il y a des surprises, comme de jolis escaladeurs qui grimpent sur les murs de soutènement de la rue de Bailén et attirent tous les regards, ben tiens...
Un grand bassin central, des sculptures de marbre blanc, des fontaines et des arbres. La construction géométrique parfaite en fait un exemple du genre et une attraction touristique majeure. Très beau coucher de soleil.
c/ Bailén 2, Madrid
Jardin Botanique
paseo del arte
Il y a des essences incroyables mais aussi des oignons... Mais quel jardin ! Peu de touristes, calme, fraicheur... Six mille plantes venues pour la plupart de la région méditerranéenne (question de climat...).
Un premier jardin a été créé en 1755 pour Ferdinand VI, à Migas Calientes, près de la rivière Manzanares. C'est son successeur qui a fait déménager la collection, en 1781. L’emplacement du jardin n’est pas un hasard. Charles III voulait un grand complexe consacré aux sciences naturelles, le jardin fut donc transféré à côté du Prado qui, alors, abritait le Musée des sciences naturelles.
En visite guidée, on apprend plein de trucs marrants et sérieux sur nos les plantes, et on se promène un peu rationnellement dans les allées et les serres. Une fois qu'on y est, on peut rester autant qu'on veut, et s'installer sur banc avec un livre par exemple, en attendant le repos du soleil...
Institut scientifique avant tout, le jardin botanique de Madrid possède aussi un herbier fantastique, plus d'un million d'entrées.
La vocation scientifique du jardin est toujours d’actualité puisqu’il dépend du Conseil supérieur de la recherche scientifique, qui y organise de nombreuses activités de divulgation.
plaza de Murillo 2, Madrid
Retiro
paseo de los artes
Les familles l'envahissent les week-ends, les touristes tout l'été. Le parc le plus célèbre de la ville, le poumon du centre de Madrid, ouvert en 1631 comme jardin pour la cour de Philippe IV, est aujourd'hui le jardin de tout le monde ! C'est Ploucland dans les allées principales et autour de l'étang (avec barques), mais la très grande superficie permet de se s'isoler...
À part ça, le Retiro est un jardin splendide, classé par l'UNESCO, d'une grande diversité de paysages, un patchwork de zones très stylisées, tracées au cordeau, et d'espaces plus sauvages. Il est l'écrin de pavillons splendides, dont le scintillant Palacio de Cristal et le Palacio de Velázquez, devenus des extensions du Musée Reina Sofia, qui accueillent de très intéressantes installations et expositions.
Il abrite une magnifique roseraie, douze statues de rois et de reines, plus celle de l'ange déchu, des terrains de sport où de jolis garçons montrent leurs muscles. Et une allée où des bouquinistes vendent des trésors pour bibliophiles ainsi que de vieux livres de poche...
Au cœur de la canicule, le Retiro est le lieu idéal pour prendre le frais ! Et piqueniquer, lire, dormir, draguer...
Le Retiro est un quartier à part entière, nous lui consacrons toute une section.
plaza de la Independencia 7, Madrid (plusieurs entrées)
Casa de Campo
madrid río
Acquis en 1562 par la famille royale, qui voulait en faire une réserve de chasse et son lieu de repos, la Casa de Campo (traduction : maison de campagne) est le poumon vert de Madrid. Ses 1722 hectares en font l'espace naturel le plus grand de la ville.
Quand Philippe II décide en 1561 de transférer la Cour de Valladolid à Madrid et d'y résider, il commence par délimiter un domaine reliant son palais au pavillon de chasse du Pardo, un peu plus bas; un vaste domaine de forêt, de champs (plusieurs fermes sont annexées) va ainsi se développer et s'enrichir au cours des successions. Après la proclamation de la Seconde République, le domaine est cédé par l'État aux Madrilènes (le 1er mai 1931), il est depuis ouvert au public. Pendant la Guerre civile, il sera le siège de plusieurs affrontements qui détruiront certaines de ses anciennes constructions.
À l'intérieur, on retrouve diverses installations : le parc d'attractions, le lac, le zoo, le téléphérique (reliant la Casa de Campo au parc de l'Oeste, sur l'autre rive du Manzanares), un parc d'expositions, le pavillon multifonction Madrid Arena, la Venta del Batán (lieu où sont gardés traditionnellement les taureaux les quelques jours précédant leur corrida dans les arènes de Las Ventas) et différents équipements sportifs populaires.
La Casa de Campo est aussi un des parcs que les amateurs de sport choisissent pour leurs activités de plein air, comme le running, et en été, sa piscine est l’une des plus fréquentées de Madrid.