L'architecture madrilène
C'est la confrontation de styles anciens, ancrés dans une histoire mouvementée, un croisement de cultures et de civilisations, et de l'affirmation d'une avant-garde audacieuse et créative. Vestiges arabes, édifices religieux médiévaux, palais néo-classiques, gratte-ciel prétentieux...
Barajas T4
à l'arrivée
Richard Rogers et Antonio Lamela ont dessiné cet extraordinaire terminal, qui fut achevé en 2004 et leur a valu le Prix Sterling, le plus prestigieux prix britannique d'architecture, en 2006.
Ils ont imaginé une canopée montée sur des piliers colorés divergents, et percée de larges puits de lumière.
L’aéroport de Madrid-Barajas est le 11° plus grand du monde en termes de trafic. Et le premier d'Espagne.
Si vous voyagez avec d'autres compagnies qu'Iberia, vous risquez de ne pas voir ce terminal....
Gran Vía
gran vía et alcalá
C'est la rue la plus connue de Madrid ! Une certaine majesté, des édifices Art Nouveau et Art Déco spectaculaires, les façades d'un empire puissant et riche.
Gran Vía a attiré la bourgeoisie madrilène dès le début du siècle passé. Hôtels de luxe, théâtres, cinémas, clubs et appartements impayables ont fait sa gloire.
Aujourd'hui, la beauté architecturale de cette longue avenue est un peu gâchée par la circulation automobile et les milliers de shoppers. Mais il faut la traverser pour passer du sud au nord, donc autant lever le nez...
Arrêts : le Metropolis (C/ Alcalá 39.), avec son ange, le Telefónica (n° 28), premier gratte-ciel de Madrid (1929), le Capitol (n° 41), un building multi-fonctions qui abrite aujourd'hui un hôtel, la place Callao avec ses cinémas, la Fnac et Corte Inglés, et la plaza de España, qui boucle l'avenue dans une très laide débauche monumentale...
Viaduc de Ségovie
chueca
Trois voûtes de 35 mètres sous lesquelles passe la rue de Segovia.
Ce pont construit pour relier le Palais Royal à la Basilique de San Francisco El Grande aurait pu être de style baroque, ou quelque chose du genre. Mais non, il a pris la place d'un autre ouvrage d'art depuis pas plus tôt que 1931.
Il est superbe, grandiose, surtout vu du dessous. Du dessus, il offre de magnifiques vues sur l’ouest de Madrid et la Casa de Campo.
Ce pont est une des réalisations les plus importantes de la capitale dans le domaine de l'ingénierie civile. Son histoire commence en 1874, elle est traversée par le mystère et quelques tragédies.
On dit que le premier suicide a eu lieu une semaine après son inauguration, le second huit semaines après son ouverture au public... Le mouvement ne s'est jamais arrêté. Un des cas les plus connus est celui d'une jeune fille de bonne famille qui, en 1875, a sauté du pont, de désespoir de ne pas pouvoir épouser son amoureux, un ouvrier du quartier pauvre de Carabanchel. Sauf que la robe à crinoline, baleines et froufrous se transforma en parachute qui amortit sa chute. Une autre version veut qu'elle fut retenue par un arbre. Allez savoir... La demoiselle s'est quand même cassé une cheville et ses parents finirent pas bénir son union contre-nature.
La légende du Viaduc est remplie de suicidaires et de curés qui couraient derrière eux pour leur donner l'extrême onction; d'estropiés, d'homicides nocturnes aussi... À la fin du 19° siècle, on a commencé à voir des croix noires peintes sur les piliers du pont, on n'a jamais su à qui on les devait.
Dans les années 90, on ne comptait plus le nombre de suicidés. Aujourd'hui, les deux rives du pont sont bordées par deux épais murs de verre qui empêchent toute tentative de saut.
au dessus : c/ Bailén, Madrid
en dessous : c/ Segovia, Madrid
Casa Palazuelo
sol
C'est encore un joyau que nous devons à l'architecte Antonio Palacios (Cibeles, Círculo de Bellas Artes...). Et c'est un joyau préservé des hordes de touristes qui se selfient à trois mètres de là, devant l'Ours et l'arbousier.
Touché par les ondes de l'École de Chicago, Palacios construit en 1919 une des premières galeries commerçantes de la ville. Le promoteur Demetrio Palazuelo ne veut pas que la façade éclipse l'intérieur. Palacios accorde donc un soin particulier à un escalier aussi monumental qu'élégant, inondé par la lumière naturelle donnée par une splendide verrière. Tout autour, plusieurs étages de galeries articulées tout en rondeurs, en courbes convexes et concaves, d'un blanc virginal.
Cet espace, aujourd'hui occupé par des bureaux qui n'ont pas saccagé l'ensemble, est toujours quasi désert, et la visite dans le silence donne l'impression qu'on est entré par erreur ou par effraction dans un lieu privé, ou dans une époque d'autres beautés, intactes. Un moment précieux.
c/ Mayor 4, Madrid
Palacio de Longoria
chueca
Du Modernisme catalan à Madrid, c'est assez rare. D'habitude, on est fans de ça ! Mais celui-ci, on ne le trouve pas vraiment très beau, vu de dehors. C'est juste étonnant, c'est moderniste, art nouveau si vous préférez, donc assez tarabiscoté, des formes végétales, de la vie... pour une copie de Gaudi.
Mais l'intérieur vaut la peine ! C'est le siège de la Société Générale d’Auteurs (SGAE), ce n'est dont pas un musée ni un bar branché, mais il est possible de le visiter, très rarement !
Le palais de don Javier González-Longoria détonne dans cette petite rue sans relief de Chueca. Et étonne dans une ville qui n'a pas été marquée par le Modernisme. C'est d'ailleurs à un architecte catalan, José Grases Riera, que Longoria a fait appel pour réaliser son projet. Résultat : deux imposantes façades (le bâtiment occupe un coin) en pierre artificielle, de formes végétales, couronnées par une coupole de fer et de verre soutenue par six colonnes. Magnifiquement conservée, cette commande passée en 1902 par un riche banquier était partagée jusqu'en 1951 en résidence familiale à l'étage et le siège de la banque au rez.
À l'intérieur, un escalier impérial (extra) circulaire de fer et de bronze , la vedette de la maison, éclairé par une verrière splendide. Et de très beaux jardins.
Visites guidées lors de l'opération "Bienvenidos a Palacio", organisée tous les automnes par la Comunidad de Madrid.
c/ Fernando VI 4, Madrid
Plaza de Canalejas
huertas · las letras
Cette petite place circulaire, asphyxiée par la circulation, vaut le crochet, si vous allez par exemple de Cibeles au Palais Royal.
C'est un carrefour, d'ailleurs autrefois appelé place des Quatre-Rues, à l'architecture début 20° : la maison Allende (1916-1920) construite par Leonardo Rucabado, avec son balcon en bois; le bâtiment Meneses (1915), de style éclectique, dû à José María Mendoza et José de Aragón; le bâtiment de l'ancienne Banque hispano-américaine (1902), signé Eduardo Adaro.
Elle a pris le nom du premier ministre José Canalejas, assassiné en 1912 par un anarchiste, sur la Puerta del Sol voisine.
Passez par La Violeta, au numéro 6, une confiserie fondée en 1915 où il paraît qu'Alphonse XIII achetait des violettes pour son épouse, la reine Victoire-Eugénie, et pour sa maîtresse, Carmen Ruiz de Moragas.
Conde Duque
malasaña
La restauration de ce bâtiment militaire pour un centre culturel polyvalent est une des bonnes surprises de Madrid.
Conde Duque est l'ancienne caserne de la garde royale, construite entre 1717 et 1730 pour Philippe V, premier des Bourbons d'Espagne. C'est le dernier grand exemple de l'architecture madrilène, avant le triomphe du style italien qui caractérise le Palais Royal.
On adore pour la vivacité de la programmation ! Sur 60.000 mètres carrés : théâtre, expos et deux grands patios dédiés l'été au cinéma, à la musique, et à des afterworks branchés.
c/ Conde Duque 11, Madrid
Gare d'Atocha
paseo del arte
C'est la plus grande gare ferroviaire de Madrid. Inaugurée en 1851, elle a été remodelée à plusieurs reprises : en 1888 suite à un grave incendie, puis entre 1985 et 1992, pour quadrupler sa capacité.
Son architecture imposante, un peu lourde, caractérisée par une ample façade de verre et de métal en demi-cercle et le jardin tropical qui occupe sa salle principale en font un must de l'architecture madrilène.
Elle est aussi connue tristement pour l'attentat du 11 mars 2004, qui a fait 191 victimes.
plaza Emperador Carlos V, Madrid
Panthéon des hommes illustres
paseo del arte
On y découvre les monuments funéraires de quelques-unes des personnalités politiques les plus en vue de la fin du 19° et du début du 20° siècle : Cánovas del Castillo, Mateo Sagasta, Eduardo Dato, Ríos Rosas, José Canalejas, le marquis del Duero. Des noms qui ne parlent pas aux touristes, sauf quand ils sont aussi ceux d'une place ou d'une station de métro.
Le cloître abrite un mausolée où sont enterrées d'autres personnalités, essentiellement des défenseurs du régime constitutionnel. Des monuments sculptés dans le marbre par des artistes reconnus.
Le bâtiment, de style néo-byzantin est carrément grandiose. Construit entre 1892 et 1899 sur l'emplacement de la vieille basilique de Notre-Dame d'Atocha, il est signé par l'architecte Fernando Arbós.
Solennel, entouré d'un silence de plomb. Sublime.
c/ Julián Gayarre 3, Madrid
La Buena Dicha
malasaña
Ou Hospital de Nuestra Señora de la Concepción y Buena Dicha. Architecte : Francisco García Nava.
Une église moderniste (1917) très intéressante, dans notre top absolu de Madrid. Remarquable, la façade qui mêle envolées gothiques et citations mudéjares.
L'intérieur, parfaitement restauré, cache une belle chapelle à la Vierge de la Miséricorde, un ensemble sculpté du 17° siècle. Et une coupole bleu ciel splendide !
L'église occupe la place d'un hospice qui accueillit pauvres et malades dès 1594, ce qui ne lui a pas évité d'être rasé à la fin du 19°.
C'est ici que fut enterrée Manuela Malasaña, martyre du soulèvement du 2 mai contre les troupes de Napoléon, et qui a donné son nom au quartier.
c/ de Silva 21, Madrid
Immeuble Carrión
gran vía
Les locaux l'appellent "Le Schweppes", pour la pub lumineuse qui le coiffe. C'est un des immeubles les plus emblématiques de Gran Vía, appelé aussi "Le Capitol", du nom de l'hôtel et du cinéma qu'il abrite.
Il est haut de 54 mètres. Sa forme rappelle celle du Flat Iron de New York, son design avant-gardiste évoque l'expressionnisme allemand. Sa tour de quatre étages, imaginée dès l'origine comme le support de placards publicitaires lumineux, se détache du ciel de Madrid. Il faut le voir la nuit...
Sur la plaza Callao, c'est-à-dire en plein milieu du milieu de Madrid, à deux pas de la Puerta del Sol, le building est planté exactement là ou cette grande artère centrale qu'est la Gran Vía, prend son seul virage, interrompt sa longue rectitude.
À son inauguration, le Carrión est la première construction madrilène équipée d'un système de climatisation centralisé et de rideaux ignifugés. Il est conçu comme un lieu public, avec hotel, salles de spectacles, restaurant, boutiques. Il deviendra rapidement un symbole de la modernité et du cosmopolitisme de Madrid. C'est Enrique Carrión qui lui donne son nom. Propriétaire du terrain et promoteur du projet immobilier, cet ancien commandant d'infanterie était aussi marquis de Melín. Carrión voulait un édifice moderne et singulier, conçu selon les techniques les plus avancées de l'époque. Ce qui valut à ses architectes Luis Martínez-Feduchi Ruiz et Vicente Eced y Eced plusieurs prix d'architecture et de décoration.
En 2007, l'architecte Rafael de la Hoz l'a complètement réhabilité. Il l'a notamment débarrassé de toutes les annonces publicitaires qui couvraient sa façade, à l'exception de l'annonce Schweppes, installée en 1972, et d'une nouvelle venue pour la compagnie de téléphonie mobile Vodafone.
Alex de la Iglesia l'a choisi pour décor d'une scène de son film "El día de la bestia" en 1995. Aujourd'hui, l'ensemble du Carrión est occupé par l'Hotel Vincci Capitol, à part le cinéma Capitol et une boutique Benetton au rez.
c/ Jacometrezo 2, Madrid
Teatro Pavón
lavapiés
Un des rares bâtiments de Madrid de style Art Déco, commandé par Francisca Pavón à l'architecte Teodoro Anasagasti. Depuis son inauguration en 1925, c'est un important lieu de création.
Après la Guerre Civile, il a vivoté, entre salle de concerts, de théâtre et de cinéma, jusqu'à la fermeture dans les années 90. En 1999, la Compagnie Zampanó l'a rénové à l'identique : la splendide façade a retrouvé ses motifs floraux et géométriques, ses terrasses "catalanes" et sa une tour-horloge qui domine l'édifice.
Le bar du théâtre, très beau aussi, attire des Madridènes comme on les aime : un mélange de gens du quartier et de zazous un peu olé olé et très fêtard·e·s !
c/ Embajadores 9, Madrid
San Millan et San Cayetano
lavapiés
On aime cette église aux murs extérieurs dévastés. Elle date de 1669 (architectes : Marcos López pour commencer et Francisco de Moradillo pour conclure, en 1761). Elle a failli y passer pendant la Guerre Civile.
L'aspect lépreux du mur latéral, les restes de l'immeuble voisin, nous a d'abord fait penser qu'elle était abandonnée... Pas du tout ! Et ce Cayetano, c'est un des chefs des saints de Madrid...
Entrez ! Le plan en croix grecque est couronné d'une magnifique coupole à la croisée. Et les chapelles ont chacune la leur. Les dimensions de l'église sont impressionnantes et le retable est splendide !
c/ Embajadores 15, Madrid
Hospital de Maudes
chamberí
Antiguo Hospital de Jornaleros de San Francisco de Paula, plus précisément !
En 1906, Dolores Romero y Arano, riche veuve de l'entrepreneur Francisco Curiel, consacre une partie de sa fortune à la construction d'un hôpital gratuit pour les travailleurs journaliers, qui forment alors le gros des forces laborieuses... Elle dédie son œuvre à saint François de Paule. Et charge Antonio Palacios et Joaquín Otamendi Machimbarrena de l'élaboration des plans. Ils en feront un des bâtiments emblématiques du Modernisme espagnol.
Maudes est le nom du faubourg où sera érigé ce complexe étonnant.
Un modèle panoptique des prisons de l'époque, un octogone spectaculaire organisé en quatre nefs disposées autour d'un patio.
Le bâtiment est sculpté dans le calcaire blanc. Une architecture éclectique qui présente quelques similitudes avec le Palais de Cibeles, dans le centre ville. Et pour cause, il a été conçu par le même duo. Les deux mastodontes présentent une silhouette dominée par les tours. Dans le cas de l'hôpital de Maudes, les tours de l'église dominent l'ensemble, mais il y a des tours... partout.
L'entrée de l'église donne dans la rue, mais le complexe est entouré d'un haut mur, qui abrite des jardins, des cours, des terrasses malheureusement inaccessibles au public.
Depuis 1986, le bâtiment abrite la Communauté autonome de Madrid. On ne le visite pas mais en faire le tour vaut le déplacement !
c/ Raimundo Fernández Villaverde 18, Madrid
Torres blancas
plus loin
On les voit de loin, avec leurs 74 mètres d'altitude. Voici un exemple percutant de l'architecture avant-gardiste des années 60, sous Franco, quand même. Il s'agit d'un immeuble résidentiel, conçu par l'architecte Sáez de Oiza, dont c'est le premier travail, une synthèse de rationalisme et d'organicisme, considéré comme une des plus brillantes réussites de ce courant dans le monde.
c/ del Corazón de María 2, Madrid
Casa de los lagartos
Chueca
Immeuble Art nouveau, Sécession viennoise même, la Maison des Salamandres est particulière à plus d'un titre. Dans ses proportions étonnantes d'abord : elle fait 5 mètres de profondeur de la façade avant à la façade arrière. Il n'y avait pas plus d'espace que ça ! Et ça a bien sûr été un défi pour l'architecte Benito González del Valle.
Mais c'est vers le haut qu'il faut regarder, parce que de toute façon vous ne pourrez pas entrer dans les appartements... La magnifique façade frappe par son audace moderniste, ornée de salamandres qui semblent vouloir aller vers le toit, prendre le soleil... Quelques minutes la tête en l'air si vous êtes dans le quartier. Sinon, ce sera pour une autre fois !
c/ Mejía Lequerica 1, Madrid
Palacio de cristal
parc du retiro
On ne veut pas que vous ratiez un truc aussi beau et aussi fou !
Construite en 1887 sur les plans de Ricardo Velázquez Bosco pour accueillir une exposition sur la faune et la flore des Philippines (on ne rigolait pas avec les expos !), cette gigantesque serre est plongée dans un bassin habité par des familles de canards. Et est bordée par des châtaigniers d'Inde magnifiques qui le dépassent en altitude.
Le Palacio de Cristal est aujourd'hui géré par le Museo Reina Sofía qui y organise des expos et des événements. Et il est ouvert au public, évidemment !
paseo de Cuba 4, Madrid
Palacio de Velázquez
parc du retiro
Un splendide pavillon caché dans le parc du Retiro, construit entre 1881 et 1883 à l'occasion de l'Exposition nationale minière par Ricardo Velázquez Bosco, celui du Palais de Cristal.
Des voûtes de fer et de verre qui permettent d'éclairer les salles naturellement, inspirées du Crystal Palace de Londres.
Pour les murs, des briques de deux couleurs, et des faïences de la Manufacture royale de la Moncloa.
Le Palais est géré par le musée Reina Sofía, qui y installe des expositions tout à fait intéressantes, et le plus souvent gratuites et désertes !
paseo de Venezuela 2, Madrid
Porte d'Alcalá
parc du retiro
C’est par cette porte que les voyageurs en provenance de France et de Catalogne pouvaient entrer dans Madrid. Elle a deux siècles. Cette porte monumentale inaugurée en 1778, est située sur un rond-point où confluent des rues aussi célèbres que Alcalá, Alfonso XII ou Serrano.
En 1768, le roi Carlos III ou Charles III demande à Francisco Sabatini (celui des écuries royales et du jardin qui a pris leur place au pied du Palais) de remplacer l’ancienne porte de la ville constituée de deux tours de taille modeste bâties au 16° siècle. Les travaux dureront neuf ans...
Cinq arcs de granit reliés dans un style néoclassique, une inspiration purement romaine. Dix colonnes soutiennent l’édifice couronné par des chapiteaux ioniques. Le sculpteur français Roberto de Michel a complété le monument par des têtes de lions au-dessus des arcs centraux et des cornes sur les frises. Francisco Gutiérrez a sculpté les anges qui représentent les quatre vertus : la justice, incarnée par un ange au poing levé; la tempérance (étrier); la prudence (miroir); la force de l’âme (lance et bouclier).
La circulation empêche l'accès au jardin immaculé qui se trouve au pied de la porte.
Pendant longtemps le monument a marqué la limite de la ville à l’Est. Aujourd’hui, elle fait partie du centre de Madrid. En 1921, il fut témoin du meurtre d'Eduardo Dato, président du Conseil des Ministres. Dans les années 1800, la Puerta de Alcalà est touchée par un boulet de canon. La trace d’impact est encore visible si vous regardez attentivement l’édifice. L’année 1976 marque l’officialisation de la Puerta de Alcalà en bien d’intérêt culturel.
La porte d'Alcalá est le premier arc de triomphe construit en Europe après la chute de l'Empire romain, avant d'autres arcs plus connus comme celui Paris ou la Porte de Brandebourg à Berlin.
plaza de la Independencia, Madrid
Plaza Mayor
los austrias
Une superbe colonnade autour d'une place rectangulaire majestueuse, au milieu d'un entrelacs de petites rues médiévales.
C'est le cœur du Madrid touristique, mais c'est magnifique ! La Plaza Mayor est au centre du vieux Madrid, le "Madrid de los Austrias". On va voir, c'est obligé, et on fuit vite les badauds...
Quand Philippe III (un Habsbourg, autrichien donc, de là l'expression "Madrid de los Austrias" qui désigne cette partie historique de la ville) installe la cour à Madrid, il charge l'architecte Juan Gómez de Mora d'uniformiser les bâtiments de la place qui allait accueillir, au fil des siècles, des fêtes populaires, des corridas, des béatifications, des couronnements, des autodafés et autres joyeusetés de la sainte Inquisition.
Aujourd'hui, après quelques remaniements suite à de nombreux incendies, son aspect monumental, la statue de Philippe III et les nombreux restaurants et cafés attirent le gros des bus touristiques. La traverser au petit matin est une de nos marottes...
Círculo de bellas artes
gran vía et alcala
Ce bâtiment est magnifique, une excentricité art déco terminée en 1926 par l'architecte Antonio Palacios.
Expos, spectacles, conférences, ateliers... une pièce maîtresse de la vie culturelle madrilène. Un bar renversant, presque intimidant dans sa majesté, la sculpture merveilleuse de Moisés de Huerta, El Salto de Léucade .
Et sur le toit une terrasse avec vue sur Madrid, resto et bar compris... Clientèle un peu bling-bling.
c/ Alcalá 42, Madrid
Casa de las 7 chimeneas
chueca
La "maison des sept cheminées", c'est le siège du ministère de la Culture. Vous n'y entrerez sans doute pas, sauf si vous avez un rendez-vous important, mais ce n'est pas le but. C'est la façade qui nous intéresse. Elle est de style Renaissance, le bâtiment est un des seuls datant du 16° siècle, resté intact. Et il a vraiment sept cheminées.
La plaza del Rey est assez agréable, protégée du soleil, avec deux terrasses paresseuses, dont celle de la Cafetería El Circo.
plaza del Rey 1, Madrid
Cibeles
paseo del arte
Arts et cultures, réflexion critique et citoyenne, expositions, ateliers, conférences, concerts. Aujourd'hui, on considère que c'est le troisième centre culturel et muséal madrilène.
Cibeles offre aussi au visiteur un salon tout coloré, deux restaurants et une terrasse panoramique !
Cette ancienne poste est un lieu emblématique de Madrid, qu'on doit aux architectes Antonio Palacios et Joaquín Otamendi : 12.207 mètres carrés de marbre inaugurés par Alfonso XIII en 1919. La mairie s'y est installée en 2011.
plaza de Cibeles 1, Madrid
La corrala de Tribulete
lavapiés
Une corrala, c'est un immeuble typique de l'architecture madrilène traditionnelle, une construction à couloirs et balcons autour desquels sont distribués de modestes appartements.
Bâties sur plusieurs étages, elles ont répondu à l'augmentation de la population de la capitale au 19e siècle. Les propriétaires condamnaient alors les jardins intérieurs des pâtés d'immeubles bourgeois pour y parquer à bas prix des familles de la classe ouvrière venues du reste du pays. Benito Pérez Galdós les immortalisera dans son roman Fortunata y Jacinta.
Les corralas ont mauvaise réputation à Madrid : des couloirs et des escaliers interminables entourés d'appartements minuscules, mal aérés, sombres, bruyants, traversé par les odeurs de friture...
Aujourd'hui, bien que peu visibles de par leur structure, les corralas font partie du patrimoine, quelques-unes ont été réhabilitées et mises aux normes de confort actuelles. Il en subsiste 500 à Madrid. La Corrala de Tribulete (photo), déclarée Monument National en 1977 et restaurée en 1979, est exceptionnelle par le fait que, suite à l'effondrement de son aile rue Mesón de Paredes, on peut la voir de l'extérieur. Pour voir les autres, essayez de vous faire inviter !
plaza de Agustín Lara # c/ Mesón de Paredes, Madrid
Matadero madrid
madrid río
Un ancien abattoir industriel de 165.415 mètres carrés. Un espace conçu comme un immense marché par l'architecte Luis Bellido en 1911. Un ensemble magnifique et remarquable qui à lui seul vaut la promenade vers le sud de Madrid.
L'abattoir s'est transformé, en 2008, en laboratoire de création : expos et concerts, resto-bar, et une immense esplanade qui accueille un peu de tout et un peu tout le monde.... La municipalité a financé le projet. Résultat : un espace vivant de dialogue et d'échange d'idées sur la culture et les valeurs de la société contemporaine. On sur-kiffe !
plaza de Legazpi 8, Madrid
Porte de Tolède
lavapiés
Les Madrilènes l'appellent l'"éléphant de pierre". C'est vrai qu'elle n'a pas l'air de dentelle. Elle n'est pas aussi élégante que la Porte d'Alcalá, mais si vous allez jusqu'au Pont de Tolède pour vous balader dans le nouveau parc du Manzanares, ce que nous vous recommandons, vous passerez par la grosse porte !
Pour l'histoire, c'est un arc de triomphe à la victoire espagnole sur l'occupation française et le retour sur le trône du roi Ferdinand VII, construit par l'architecte Antonio Aguado entre 1813 et 1827.
Néoclassique, arc central en plein-cintre, des colonnes ioniques, un groupe de sculptures de José Ginés, une allégorie de l'Espagne et de ses provinces et les armoiries de la ville de Madrid. Voilààà.
Glorieta de la Puerta de Toledo, Madrid
Palais de Linares
paseo del arte
Le Palais de Linares. Ses portes donnent sur la place de Cibeles, le paseo de Recoletos et la rue Alcalá : la place-to-be à Madrid il y a un siècle !
Un palais romantique, néo-baroque, inspiré de modèles français, construit pour le marquis de Linares en 1873. On n'adore pas la façade principale, très exubérante. Mais il faut entrer dans ce qui est devenu un centre culturel dédié au rapprochement des peuples d'Amérique latine et d'Espagne ! La richesse décorative est surprenante : impressionnant escalier dans le hall principal, plusieurs salles de bal, une chapelle, la Casa de Muñecas (une maison de poupées) et un magnifique jardin !
plaza de Cibeles 2, Madrid
La Casa encendida
lavapiés
Un des plus vibrants centres culturels de Madrid : expos d'artistes émergents, boutique de commerce équitable, concerts, performances, théâtre, cinéma (sur le toit)...
L'édifice est de style néo-mudéjar (1913) : 6000 mètres carrés d'installations, quatre étages et une immense terrasse où prendre un verre.
ronda de Valencia 2, Madrid