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Photo du rédacteurVincent

Gerardo Contreras ::: Le Madrid de Franco en quelques (superbes) photos

Dernière mise à jour : 29 déc. 2023


Un pêle-mêle dans lequel on rencontre Sophia Loren, des OVNIS, des facteurs et des dictateurs. Gerardo Contreras a photographié, pour les principaux journaux espagnols du 20° siècle, l'actualité dans tout ce qu'elle a d'officiel et de banal. Entre les ors du pouvoir et la vie quotidienne, une vision optimiste de la dictature, une promenade picturale en zigzags. Et l'essence de Madrid.

GERARDO CONTRERAS. UNE VUE AGRÉABLE

une promenade dans le Madrid du 20° siècle à travers les photographies de Gerardo Contreras

La proposition des Archives de la Communauté de Madrid a piqué notre curiosité historique : le legs d'un photographe de presse accrédité à la vie madrilène entre 1927 et 1971, entre République et dictature, qui a capté les principaux événements politiques, culturels et sociaux de la période d'après-guerre. Un parcours en zigzag dans les rues de la capitale, un fourre-tout de la vie quotidienne à Madrid sous le franquisme. Des clichés de tous les jours et des soirs de gala.

Pour Arriba, La Vanguardia, Tribuna, As, Destino, Fotos, Estampa, Ahora... Contreras a photographié la proclamation de la Seconde République en 1931, le déboulonnement du frontispice du Congrès des Députés en 1939, le prototype du premier Talgo (un train léger) dans la gare d'Atocha en 1942, l'arrivée de la capsule spatiale dans laquelle John Glenn a réalisé un voyage orbital en 1943, Francisco Franco à la présentation d'un scooter à deux places en 1955... Des stars de passage pour un tournage ou un hommage, comme Sophia Loren encocktailée au Chicote en 1956, ou Orson Welles lors d'une corrida à la plaza de Las Ventas en 1954. Et Alfonso XIII, Salvador Dalí, Charlton Heston, Gina Lollobrigida, Cary Grant.


1944. Fiat 500 Topolino équipée au gazogène, sur la Cuesta de Moyano. Archivo Regional Comunidad de Madrid

1956. Cary Grant sur la Plaza de Colón. Archivo Regional Comunidad de Madrid

Dans cette riche exposition où dominent les unes des quotidiens, avec des sujets liés à l'après-guerre, et à la vie des peoples, il y a aussi un volet personnel, celui d'un Contreras qui sort en ville sans but autre que de capter le quotidien. À travers son regard sensible, affuté et créatif, on rencontre alors un monde banal, des petites rues, des bâtiments sans splendeur, des métiers disparus, des passants, et en contrepoint, les jours de fête, les soirs de football, les promenades... des clichés d'un autre temps.

1944. Facteurs au Palais des Télécommunications. Archivo Regional Comunidad de Madrid

Cette rétrospective est étrange en ce qu'elle nous plonge dans une ville périmée, qu'on reconnait sans s'y identifier. On devine une société accrochée au 19° et à ses usages face à une génération qui monte et annonce déjà, par ses attitudes, la transition vers la démocratie. Contreras, c'est sûr, a su rendre l'essence de Madrid.

GERARDO CONTRERAS. LA MIRADA AMABLE

UN PASEO POR EL MADRID DEL SIGLO XX A TRAVÉS DE LAS FOTOGRAFÍAS DE GERARDO CONTRERAS

du 14 mars au 15 mai

du mardi au dimanche de 11:00 à 20:00

gratuit

El Águila / Archivo Regional de la Comunidad de Madrid

c/ Ramírez de Prado 3, Madrid / metro Delicias

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