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  • Photo du rédacteurVincent

Velázquez ::: Las Meninas ::: Prado

Dernière mise à jour : 29 déc. 2023


Las Meninas ::: Diego Velázquez ::: 1656 ::: Museo Nacional del Prado, Madrid Un casse-tête peint par un des plus grands artistes de tous les temps ! Avec les Meninas (Les demoiselles d'honneur) Diego Velázquez se moque du monde ! Parce que, contrairement à ce qu'annoncent son nom et ses personnages - leur position centrale et leurs "dimensions" relatives - ce tableau ne parle que très peu d'un groupe de jeunes filles extraites des familles les plus privilégiées de l'aristocratie...



C'est un jeu de pistes ! Et il y pas mal d'énigmes à résoudre...

Tout d'abord, il y a la ligne de fuite imaginaire, qu'empruntent le regard du peintre et ceux de l'infante et d'une de ses suivantes. Et c'est bien nous que tout ce monde regarde... Nous serions donc le sujet de la peinture en cours de création. La peinture dans la peinture, donc.

Ensuite, il y a le miroir, au fond de la pièce, dans lequel on aperçoit le couple royal. En miniature... Et qui semble aussi nous regarder. Que font là le roi et la reine, si discrets qu'on les croirait cachés. Et où sont-ils ? À moins que ce miroir ne soit qu'un tableau... Il y a le personnage dans la porte, Jose Nieto Velasquez, maréchal du palais, qui nous surveille aussi. On voit se mettre en place un jeu de rôles où réel, imaginaire et virtuel, visible et invisible s'organisent autour d'une même question : "Qui regarde qui ?"

Dans cette composition baroque, Velásquez rebat les cartes du pouvoir... Il se met en avant avec son tableau, qui domine clairement la scène, à y bien regarder ! Le peintre se place au-dessus du pouvoir royal, donc, pas loin de Dieu... Le pouvoir incarné par le roi et la reine semble mis en balance avec le pouvoir de la création artistique. Les tableaux accrochés aux murs, tous identifiés par les historiens de l'art (et tous existant encore aujourd'hui) ne seraient là que pour exalter la toute-puissance de la peinture.

Diego Velázquez (1599-1660), peintre officiel de Philippe IV d'Espagne, nous offre une leçon de sémiologie, une réflexion sur le rôle et le pouvoir de l'image. Il engage le spectateur à s'interroger sur les relations complexes qui se nouent entre le modèle, le regard et l'image dans le travail que le peintre élabore à son intention (ou plus exactement à l'intention du roi...).

Où est le pouvoir ? Dans celui qu'on donne à voir ou dans celui qui donne à voir ?


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