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2 mai 1808 : Madrid s’embrase et refuse l’occupation napoléonienne

  • Photo du rédacteur: Vincent
    Vincent
  • 21 août
  • 2 min de lecture

Quand la capitale espagnole, saisie d’une colère soudaine, se soulève contre les troupes napoléoniennes


Madrid, début mai 1808. La ville est sous le contrôle des troupes françaises depuis plusieurs mois, dans un climat tendu mais relativement calme. Pourtant, derrière cette apparente accalmie, la colère gronde. L’imminente déportation de l’infant Francisco de Paula, dernier membre de la famille royale espagnole encore présent à Madrid, agit comme un détonateur. Ce départ n’est pas qu’un simple déplacement : il symbolise la fin du pouvoir espagnol et l’affirmation totale de l’occupation étrangère.


peinture de Francisco de Goya El Tres de Mayo
El Tres de Mayo, Francisco de Goya, 1814, Museo Nacional del Prado, huile sur toile, 2,66m x 3,45m

Le 2 mai, la population se rassemble spontanément autour du palais royal, refusant de laisser partir ce dernier lien visible avec la monarchie espagnole. La tension éclate en une révolte violente et subite. Armé·es de ce qu’iels trouvent — outils, couteaux, pierres — les Madrilènes affrontent les soldats français dans les rues, jusqu’au parc d’artillerie de Monteleón où deux officiers espagnols, Daoíz et Velarde, font front face aux troupes ennemies.


Cette insurrection populaire, bien que rapidement réprimée, marque un tournant historique. Elle cristallise la résistance madrilène et déclenche la guerre d’indépendance espagnole.


Le peintre Francisco de Goya, témoin direct de ces journées, saisit avec force et émotion cette explosion de violence et de courage dans deux œuvres majeures : El dos de mayo et El tres de mayo, devenues des icônes universelles de la lutte contre l’oppression.


Aujourd’hui, à Madrid, la statue des capitaines Daoíz et Velarde trône au centre de la Plaza Dos de Mayo, rappel tangible des combats du 2 mai. Si aucun monument ne mentionne ouvertement la dimension révolutionnaire de cet événement, la mémoire de ce 2 mai demeure vivante, inscrite dans la pierre au cœur de Malasaña, là où tout a commencé.


Un éclairage historique


Pour comprendre l’importance de ce soulèvement, il faut replacer la ville dans son contexte. L’Espagne est alors un royaume en crise, étranglé entre la monarchie défaillante de Charles IV et les ambitions napoléoniennes. En 1808, Napoléon contraint le roi et son héritier à abdiquer, installant son frère Joseph Bonaparte sur le trône espagnol. La famille royale est déportée en France, sauf Francisco de Paula, dernier Bourbon à Madrid. Sa déportation imminente, perçue comme l’ultime dépossession, déclenche la révolte.

Ce 2 mai 1808 est une histoire de rupture, d’élan collectif et d’identité face à l’occupation. Une journée où Madrid, par sa résistance, a posé les jalons d’un nouveau chapitre de son histoire.

 
 
 

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