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  • Photo du rédacteurVincent

Brassaï ::: Fille de joie jouant au billard russe... ::: Musée Reina sofía

Dernière mise à jour : 20 mars 2020


Brassaï (Gyula Halász) Brasov ::: Fille de joie jouant au billard russe. Boulevard de Rochechouart, Montmartre ::: 1933 ::: gélatine-bromure d'argent sur papier, 30x21cm ::: Museo Reina Sofía, Madrid

À travers les clichés de ce Hongrois débarqué à Montmartre en 1924 (année de la fondation du mouvement Surréaliste), on découvre un Paris noctambule où défilent les danseuses de cabaret, les prostituées, les clochards et les couples d’amoureux.

Un appel à l'inconscient, déclenché par l'attitude du sujet. Une plongée dans le monde onirique, une attraction vers les zones sombres de la ville. La Fille de joie est liée au Surréalisme à travers la représentation symbolique des objets...

Brassaï lève un voile impudique sur la réalité des bordels, il découvre des clochards couchés en rangs d'oignon, il brise le tabou de l'homosexualité affichée dans les cabarets "spécialisés"... Il poursuit une réalité mouvante qu'il photographie sans complaisance, alors qu'elle évolue sans masque.

C'est comme journaliste qu'il sera le plus rapidement reconnu. Son ami Henry Miller le nomme "L'œil de Paris". Son travail est intimement lié à l'attitude du flâneur, ce passant ouvert à l'aventure mais qui garde ses distances...

"Je suis un reporter qui n'aime pas les photos négligées..."

Brassaï évoluera petit à petit vers des compositions dans lesquelles il mêlera à ses clichés dérobés des attitudes posées, travaillées, suggérées; personnages réels et fantasmés.

Cet attachement au réel l'incite à rester en retrait du mouvement surréaliste, en dépit des appels d'#AndréBreton. "Le surréalisme de mes images ne fut autre que le réel rendu fantastique par la vision. Mon ambition fut toujours de faire voir un aspect de la vie quotidienne comme si nous la découvrions pour la première fois, voilà ce qui me séparait des surréalistes."

Brassaï fixe son objectif sur le drame du non-dit et de l'inconscient dans toute leur ampleur pathétique et livre une méticuleuse chronique de mœurs des années 30, du monde des travailleurs au milieu interlope.

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