Hopper incarne pour nous une certaine image de l’Amérique, il est pourtant le plus français des peintres américains.
Edward Hopper a fait trois séjours en France entre 1906 et 1910. Il voue une véritable passion à Paris, qu'il considère comme la ville la plus harmonieuse du monde. Il apprend le français, aime la poésie symboliste et récite Verlaine et Rimbaud. Et il découvre la peinture moderne parisienne, s'intéresse à Daumier, Courbet, Degas, Gauguin, VanGogh. Les impressionnistes auront une influence majeure sur toute sa peinture.
Dans cette chambre d'hôtel, comme dans la plupart de ses tableaux, le sujet, c'est la solitude et l'absence, le silence et l'attente. Ici, une femme assise au bord d'un lit, dans une chambre anonyme. C'est la nuit, elle paraît fatiguée, noyée dans ses pensées, ou dans l'indicateur des chemins de fer.
Dans les années 20, Hopper s'est imposé comme le chef de file des peintres du réalisme américain. Il affirmait la nécessité d'élaborer un langage artistique américain propre et de se libérer de la dépendance à la peinture européenne. Influencé par le cinéma, il va en reprendre certains codes, et se plonger dans un travail de précision, quasi photographique, sur les villes et les paysages américains. Il dressera un portrait de la classe moyenne, laborieuse, authentique, solitaire, et peindra des villes désincarnées.
En 1933, le MoMA (NewYork) lui consacre une exposition. En incarnant l'isolement et la solitude du désert urbain, Hopper est devenu le plus illustre des peintres américains de l'entre-deux-guerres.
Edward Hopper ::: Hotel Room ::: 1931 ::: huile sur toi, 152.4 x 165.7 cm ::: Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid