Musées et lieux d'expos à Madrid...
Ils sont monographiques ou universels, labyrinthiques ou intimistes, envahis par les touristes ou quasi privés. Madrid est de loin un des centres artistiques les plus importants au monde. Et ses rues cachent des dizaines de palais, hôtels particuliers...
Musée du Prado
Paseo del Arte
Une des plus importantes pinacothèques du monde ! En gros, les collections privées des Habsbourg et des Bourbons, devenues publiques. Des chefs-d'œuvre du 14° au 19° : Velázquez, Goya, Bosch, Le Greco, Rubens, Van Dyck, Raphaël, Titien, Tintoretto, Botticelli, Caravage, Albrecht Dürer, Rembrandt, Poussin, Véronèse, etc. Plus 6500 dessins et 3000 estampes et un bon millier de sculptures, des objets décoratifs et des documents historiques. Il y a de quoi passer trois mois. On y va le soir, c'est gratuit et on n'a pas peur de faire la queue.
c/ Felipe IV, Madrid
Musée Reine Sophie
Paseo del Arte
Un parcours passionnant à travers l'art moderne espagnol : 21.000 œuvres divisées en trois périodes : "L'irruption du 20° siècle : utopies et conflits", "La guerre est finie ? Art pour un monde divisé" et "De la révolte à la postmodernité". La muséographie permet au visiteur de dessiner son propre parcours, et de comprendre les mouvements à travers sa subjectivité.
La vedette du musée, c'est Guernica, de Picasso. Sinon, il y a Gris, Miró, Dalí, Picabia... Et quelques européens, qui aident à mieux comprendre le contexte espagnol. C'est l'ancien hôpital général de Madrid, de l'architecte Francisco Sabatini, agrandi en 2005 par une grande marquise rouge signée Jean Nouvel.
c/ Santa Isabel 52, Madrid
Académie San Fernando
Sol
Un "petit" musée qui possède une collection qui dans une autre ville attirerait des millions de visiteurs, mais ici, c'est Madrid et à Madrid, il y a le Prado, le Thyssen, le Reina Sofía, etc.
Dans la collection de 1400 peintures, 1300 sculptures et 15.000 dessins, des chefs-d'œuvre des écoles espagnole, italienne, flamande. Treize peintures de Goya, qui fut membre de l'Académie, dont L'enterrement de la sardine. Et des estampes, des meubles, des pièces d'orfèvrerie, de porcelaine, des tapis, etc.
Cinq siècles et de nombreuses écoles pour un parcours complet dans l'histoire de l'art de la Renaissance aux dernières tendances de l'art contemporain. Cinquante-neuf salles sur trois étages d'un splendide édifice.
En 1975, l'École Supérieure des Beaux-Arts est intégrée à l'Université Complutense. L'Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando décide alors d'exposer dans ses salles laissées libres son impressionnante collection, conservée discrètement depuis sa création : fruit du travail des artistes qu'elle a formés au cours de ses 250 années d'existence d'autres acquisitions.
L'Académie avait pour vocation la formation en dessin, sculpture et peinture de jeunes artistes. Un enseignement basé sur les œuvres du passé provenant de la Compagnie de Jésus - expulsée en 1769 -, sur celles des collections royales de Charles III ainsi que les œuvres laissées par les professeurs.
S'y trouvent aussi l'Agnus Dei de Zurbarán, une Marie Madeleine de Ribera, le seul Arcimboldo conservé en Espagne; Les Vieux de Rubens, plusieurs tableaux de l'impressionniste espagnol Sorolla, des Juan Gris, une Tête de femme (sculpture) de Picasso...
c/ Alcalá 13, Madrid
Musée Sorolla
Chamberí
L'œuvre de Joaquín Sorolla y Bastida, de la famille des impressionnistes. Luministes, disent les Espagnols. On ne va pas se battre.
On adore. Le musée, c'est la maison du peintre, dans un quartier chic. Superbe, nichée dans un jardin oriental, avec deux fontaines pour la fraîcheur.
Deux cents cinquante tableaux magnifiques dans le salon, la salle à manger, et la décoration originale de la famille, éclectique.
paseo del General Martínez Campos 37, Madrid
Musée du Romantisme
Malasaña
Un cadeau bling-bling de la capitale de l'Empire... Il nous parle de la vie culturelle, politique et quotidienne du Madrid Romantique. C'est l'ancien palais du Marquis de Matallana, construit en 1776, qu'on visite comme on visiterait une maison (de riches) : salle de danse, salons, fumoir, boudoir... Une collection de peintures, de mobilier et d’arts décoratifs du 19° siècle. Et une quarantaine de pianos ! Et le pistolet avec lequel le dramaturge Mariano José de Larra s'est suicidé. Romantique, on vous dit !
c/ San Mateo 13, Madrid
Palacio de Velázquez
Titre 4
Un splendide pavillon caché dans le parc du Retiro, construit entre 1881 et 1883 à l'occasion de l'Exposition nationale minière par Ricardo Velázquez Bosco, celui du Palais de Cristal.
Des voûtes de fer et de verre qui permettent d'éclairer les salles naturellement, inspirées du Crystal Palace de Londres.
Pour les murs, des briques de deux couleurs, et des faïences de la Manufacture royale de la Moncloa.
Le Palais est géré par le musée Reina Sofía, qui y installe des expositions tout à fait intéressantes, et le plus souvent gratuites et désertes !
paseo de Venezuela 2, Madrid
Fundacíon Mapfre
Paseo del Arte
Une très active fondation fourre-tout mais surtout un lieu d'expositions de qualité, notamment dans les domaines de la photo et du dessin.
La fondation possède plusieurs très belles collections, dont la série complète des Sœurs Brown de Nicholas Nixon (photo), plus de 1000 dessins de Pablo Picasso, Gustav Klimt, Kurt Schwitters, Henri Matisse et Egon Schiele...
De très belles expositions ont lieu dans l'espace de la rue Braganza, à deux pas.
paseo de Recoletos 23, Madrid
Ermita San Antonio de la Florida
Malasaña
C'est une chapelle. Pour voir du Goya dans son jus, y a pas mieux ! C'est ici que repose le corps du génial peintre (sans sa tête, et ça, personne ne semble savoir pourquoi). Et c'est aussi le seul endroit au monde où on peut admirer une œuvre de Goya là où elle a été créée.
C'est magnifique, bien sûr ! Une des plus séduisantes créations de Goya : fraiche, sensuelle, lumineuse, amalgame de sentiments pieux et profanes.
Bizarrement, cette chapelle n'attire pas les foules, alors que l'accès est gratuit et que les peintures sont vraies de vrai ! Du coup, c'est aussi un moment de sérénité que nous offre la ville...
paseo de Florida 5, Madrid
Salle Canal de Isabel II
Chamberí
À l'écart du centre, et des sentiers battus, la Salle Canal de Isabel II est consacrée à la création photographique et audiovisuelle contemporaine, des artistes stars internationaux·les à la relève espagnole. Elle est notamment un des lieux-phares du festival PHotoEspaña, ainsi que de la Fashion Week Madrid, avec à chaque édition un focus sur un grand créateur de mode.
Un esapce atypique puisqu'il s'agit d'un ancien château d'eau (Canal de Isabel II est la société des eaux madrilène), construit entre 1907 et 1911 par Ramón de Aguinaga (architecte) et Diego Martín Montalvo (ingénieur).
Style éclectique pour cette structure circulaire en briques, restaurée et transformée en salle d'exposition en 1986 par les architectes Javier Alau et Antonio Lopera.
c/ Santa Engracia 125, Madrid
photo : Álvaro López del Cerro © Madrid Destino
Círculo de Bellas Artes
Calle de Alcalá
Ce bâtiment est magnifique, une excentricité art déco terminée en 1926 par l'architecte Antonio Palacios.
Expos, spectacles, conférences, ateliers... une pièce maîtresse de la vie culturelle madrilène. Un bar renversant, presque intimidant dans sa majesté, la sculpture merveilleuse de Moisés de Huerta, El Salto de Léucade .
Et sur le toit une terrasse avec vue sur Madrid, resto et bar compris... Clientèle un peu bling-bling.
c/ Alcalá 42, Madrid
Cibeles
Paseo del Arte
Arts et cultures, réflexion critique et citoyenne, expositions, ateliers, conférences, concerts. Aujourd'hui, on considère que c'est le troisième centre culturel et muséal madrilène.
Cibeles offre aussi au visiteur un salon tout coloré, deux restaurants et une terrasse panoramique !
Cette ancienne poste est un lieu emblématique de Madrid, qu'on doit aux architectes Antonio Palacios et Joaquín Otamendi : 12.207 mètres carrés de marbre inaugurés par Alfonso XIII en 1919. La mairie s'y est installée en 2011.
plaza de Cibeles 1, Madrid
Musée Lázaro Galdiano
Salamanca
Encore un banquier qui passait son temps libre à acheter des œuvres d'art. Ce musée méconnu abrite quand même 15.000 peintures et objets d'art, amassés par José Lázaro Galdiano (1862-1947), qui était aussi bibliophile, et raconte 24 siècles de création.
Il y a du lourd : Goya, Jérôme Bosch (El Bosco en espagnol), des écoles hollandaise et anglaise, de l'orfèvrerie Renaissance...
La maison en soi vaut la peine.
c/ Serrano 122, Madrid
Matadero Madrid
Madrid Río
Un ancien abattoir industriel de 165.415 mètres carrés. Un espace conçu comme un immense marché par l'architecte Luis Bellido en 1911. Un ensemble magnifique et remarquable qui à lui seul vaut la promenade vers le sud de Madrid.
L'abattoir s'est transformé, en 2008, en laboratoire de création : expos et concerts, resto-bar, et une immense esplanade qui accueille un peu de tout et un peu tout le monde.... La municipalité a financé le projet. Résultat : un espace vivant de dialogue et d'échange d'idées sur la culture et les valeurs de la société contemporaine. On sur-kiffe !
plaza de Legazpi 8, Madrid
La Tabacalera
Lavapiés
Une ancienne fabrique de tabac investie par des artistes, des associations de riverains, des collectifs... qui ont su faire de cette immense superficie un lieu vraiment effervescent ! Culturel, citoyen et social. On y entre gratuitement, pour retrouver des amis, rencontrer des artistes en train de peindre, pour un concert, pour l'atelier vélos, le potager, les fanfares en répétition. Un lieu atypique, dans lequel on finit toujours par se perdre.
c/ Embajadores 51, Madrid
La Casa Encendida
Lavapiés
Un des plus vibrants centres culturels de Madrid : expos d'artistes émergents, boutique de commerce équitable, concerts, performances, théâtre, cinéma (sur le toit)...
La Casa Encendida propose un riche programme axé sur "la création, la diffusion, la compréhension et la participation citoyenne à la culture contemporaine". Elle s'intéresse plus particulièrement aux jeunes artiste et est aussi attentive aux problématiques sociales et environnementales.
L'édifice est de style néo-mudéjar (1913) : 6000 mètres carrés d'installations, quatre étages et une immense terrasse où prendre un verre.
ronda de Valencia 2, Madrid
Palacio-museo Cerralbo
Argüelles
Ce magnifique hôtel particulier qui appartient aujourd'hui à l'État espagnol est un joyau pour les amateur·e·s de décoration intérieure et les collectionneur·se·s. Une maison aristocratique au tournant du 20° siècle. Des enfilades de salons et cabinets, une salle de bal, un escalier monumental... Et des collections de peinture (El Greco, Zurbarán, Tintoretto...) et d'objets précieux.
Le palais Cerralbo était la demeure du 17° marquis de Cerralbo, Enrique de Aguilera y Gamboa, et de sa famille. Un personnage facétieux qui s'est illustré comme homme politique mais aussi comme historien et, en témoignent les richesses de ce palais, collectionneur.
On doit cette maison (sans grand intérêt vue de dehors) aux architectes Alejandro Sureda, Luis Cabelló Asó et Luis Cabello Lapiedra. La famille Cerralbo Villa-Huerta l'a inauguré en 1893 et y a vécu jusqu'en 1927, date du décès de la dernière héritière.
c/ Mateo Inurria 2, Madrid
photo : Paolo Giocoso © Madrid Destino