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Mathias Goeritz ::: Coq dans la grotte ::: Museo Reina Sofía

Dernière mise à jour : 20 mars 2020


Mathias Goeritz ::: Coq dans la grotte ::: 1948 ::: gouache, sable et teinture sur carton, 65x86cm ::: Museo Reina Sofía, Madrid

Des motifs simples, des figures basiques, des animaux, une caverne, le soleil, la lune. Goeritz nous propose une narration schématique, réduite à quelques lignes. Celui qu'on qualifiera de nouveau préhistorique aborde la composition comme un collage, il utilise des supports proches de la nature (sable, toile, papier, soie...).

Dans la période d’avant-guerre, Mathias Goeritz, choqué par les persécutions subies par les juifs de Berlin, quitte l'Allemagne. En Espagne, il découvre le site préhistorique d’Altamira : "Je trouvais ces peintures incroyablement modernes. C'était le principe de la conscience du JE de l'humanité." Les figures rupestres qui font appel à des émotions pures, et entraînent le spectateur dans un rapport physique à l’œuvre, tracent son chemin vers une sorte de modernité primitive. Les formes primitives sont pour lui comme des signes de fraternité dans cette Espagne où il s’est réfugié pour s’éloigner de la guerre. Avec un groupe d’artistes dont le sculpteur Angel Ferrant, il va fonder l’École d’Altamira, point de départ d’un renouvellement profond de l’art espagnol dont Tapiès et Saura seront les figures marquantes. Cette révolution esthétique sera rapidement étouffée par le pouvoir politique et le milieu académique.

Goeritz fut historien, critique, sculpteur, peintre, poète et architecte. On ne peut pas le ranger dans les tiroirs de l’histoire de l’art : il ne sera pas vraiment dadaïste ou expressionniste, bien que marqué par ces deux mouvements, il ne sera pas rangé dans le landart ou le minimalisme, qu'il a devancés d’une dizaine d’années... Goeritz a réussi à atteindre l'anonymat qu’il cherchait à promouvoir, dans des œuvres qu’il voulait collectives.

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