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L'Espagne te regardait, par Eduardo Arroyo · chef-d'œuvre au musée Reina Sofía

Photo du rédacteur: VincentVincent

Dernière mise à jour : 17 mars 2024

De son exil parisien, où il fréquente les cercles de l'avant-garde internationale, Eduardo Arroyo maintient un lien vivant avec ce qui fait son Espagne natale, avec ce qui fait Madrid, alors sous le joug du dictateur Franco et dans laquelle il dit s'ennuyer.

Arroyo voulait écrire, la peinture ne viendra que plus tard, et elle sera narrative ! Des œuvres composées selon une trame littéraire, comme on agence les parties d'un texte pour donner un sens à la lecture.

En 1967, il entame la série "Miró refait, ou les malheurs de la coexistence", à laquelle appartient España te miró, une parodie du Nu au miroir (1919), de Joan Miró.

Arroyo règle ses comptes avec Joan Miró... Avec une ironie bien sentie, il doute de l'importance réelle du peintre catalan, et s'attaque à ce qu'il estime être des avis à l'emporte-pièce, des conventions sociales et culturelles qui mènent à une dévotion aveugle pour des artistes tels que Miró, qu'il met en parallèle avec la situation politique de l'Espagne, où la liberté d'expression est totalement bafouée. Le titre de cette œuvre présente aux locuteurs espagnols un jeu de mot sur l'homonymie parfaite du nom du peintre, Miró, et du verbe "regarder" conjugué à la troisième personne du passé simple... miró !

Eduardo Arroyo est un frondeur qui a réveillé la peinture figurative dans les années 1960 aux côtés de ses amis Gilles Aillaud, Hervé Télémaque ou Valerio Adami, alors qu'on était plutôt dans l'ère de l'abstraction.

Entre humour, critique et politique, dans un style coloré, Arroyo deviendra l’un des plus éminents représentants de la Figuration narrative.


Eduardo Arroyo ::: L'Espagne te regardait (España te miró) ::: 1967 ::: huile sur toile, 150x150cm ::: Museo Reina Sofía, Madrid 


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